Jean-Michel BOCCARD, fondateur de SOS RUCHES

Mon parcours en bref :

  • 2010 : début de l’apiculture avec 2 ruches de mon grand-père ;
  • 2019 : passage à une vingtaine de colonies et création d’une micro entreprise agricole (micro-BA) ;
  • 2021 : formation référent frelon asiatique Rhône-Alpes ;
  • 2022 : formation de technicien sanitaire apicole (TSA) par la Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales (FNOSAD) à Rives


Récolte de miel de printemps 2022
Miel d’acacia et cerisier/aubépine 2022

Originaire du nord de la Côte-d’Or, à Semur-en-Auxois (21), j’avais posé une quinzaine de ruches pièges pour attraper des essaims et j’étais régulièrement appelé pour en déloger d’autres dans des endroits parfois périlleux. Cependant, je faisais très peu de miel avec les essaims capturés et j’ai eu plusieurs mortalités hivernales consécutives que je ne savais expliquer. Rien de plus frustrant que de voir ses colonies mortes en grappe au fond de la ruche. Il y a toujours une raison à cela et c’est bien souvent la faute de l’apiculteur lui-même (hors intoxications), notamment en procédant à une lutte contre le varroa trop hasardeuse et en utilisant des techniques sanitaires limitées. Dans le cadre d’essaims capturés, l’âge de la reine et la génétique ne peuvent d’ailleurs pas être contrôlés.

J’ai alors décidé de comprendre ce qu’il fallait mettre en place pour produire plus de miel sur peu de ruches et garder mes colonies au fil des saisons. Pour cela, je me suis renseigné auprès de plusieurs professionnels et j’ai épluché la plupart des ouvrages sur le sujet. J’ai notamment été fasciné par les récits du frère Adam lors de ses multiples voyages pour évaluer plusieurs races et réaliser différents croisements afin d’obtenir la souche parfaite. Cependant, il y a autant d’apicultures que d’apiculteurs et il est aussi important à mon sens d’appliquer des méthodes d’élevage qui correspondent à nos valeurs. L’apiculture est une pratique qui doit rester un plaisir avant toute chose.

Au cours de ma propre expérience, j’ai testé différentes techniques de lutte contre l’essaimage, contre les prédateurs tels que le varroa et le frelon asiatique. J’ai également pu comparer différentes souches et différents secteurs où la météo ne se ressemblait pas d’une année à l’autre. Une bonne souche n’est pas forcément la plus prolifique, c’est aussi celle qui a les bons comportements lorsque la météo n’est pas au rendez-vous, comme le caractère hygiénique et de gestion des ressources. Généralement, on fera confiance aux sélectionneurs professionnels pour obtenir une reine adaptée à notre environnement et ainsi éviter de perdre son temps. Progressivement, j’ai vu une nette progression dans la quantité de miel que je pouvais récolter par ruche et mon taux de mortalité hivernale diminuer. Sans compter le temps que je gagnais quant à la gestion de mon cheptel.